Comme l’avait dit le plus célèbre des propagandistes américains – et peut-être bien le propagandiste le plus influent de tout le XXe siècle – Edward Bernays à un présentateur de télévision qui, après l’avoir appelé « docteur », lui demandait de définir la propagande, « Nous pouvons commencer par le fait que les gens de votre public vont davantage me croire si vous m’appelez ‘docteur' ».Bernays n’était docteur en rien, mais d’autres qui le sont se retrouvent, de par leur poids auprès de l’opinion, en ligne de mire d’offensives de séduction de la part de lobbies, de firmes de relations publiques, de communicants divers ou d’autres organismes vendeurs d’une « cause » ou d’une autre. Avec une conséquence concrète, immédiate: la manipulation ou l’auto-manipulation courantes d’opinions d’experts, de données et de résultats scientifiques à des fins publicitaires ou de propagande politique.Aujourd’hui, les choses en sont arrivées à un point tel que le journal médical le plus respecté au monde, le vénérable Lancet, sonne l’alarme : minée par une corruption endémique, polluée par des intérêts particuliers, la science n’est plus un terrain solide.
992 shaares